Installé à Poitiers, le laboratoire MOVE utilise l’étude de la pratique sportive pour lutter contre les effets du vieillissement et mène des actions pour aider les sportifs dans leur préparation.
Des ordinateurs et divers outils de mesures. Des tapis de course et des vélos d’appartement. Bienvenue dans l’une des salles dédiées au laboratoire MOVE, ou Labo MOVE. MOVE pour Mobilité, Vieillesse et Exercice. L’entité est installée au cœur de la faculté des sciences du sport sur le campus de l’Université de Poitiers.
Le lieu est idéal puisque le laboratoire dirigé par Laurent Bosquet, par ailleurs coordinateur de la chaire sport et santé, met le sport au service de la science et la science au service du sport. « Cette structure a été créée il y a plus de vingt ans. Elle a connu de nombreuses évolutions pour connaître sa forme actuelle depuis 2012 », précise-t-il.
« L’objectif est de maintenir l’autonomie des personnes »Une vingtaine d’enseignants-chercheurs y étudient l’impact de l’activité physique sur le vieillissement. « Nos travaux sont réalisés à la fois sur l’homme mais aussi sur les animaux. L’objectif est de maintenir l’autonomie des personnes », indique Laurent Bosquet. « On regarde les effets de l’activité physique sur différents organes et les interactions sur les systèmes vasculaires, cardiaques ou encore le cerveau. On met ensuite ces résultats en corrélation avec l’évolution des facultés cognitives et le vieillissement. »
Différents « cobayes » se prêtent au jeu. « C’est un peu comme la Formule 1. Nos études partent d’athlètes de haut niveau ou de sportifs confirmés pour viser une application sur des patients “ lambda ” », compare Laurent Bosquet. « Nous sommes liés avec l’université par des contrats courant sur cinq années avec une dotation de 23.000 euros par an. Cela représente 5 % de notre budget global. Pour le reste, nous avons recours à de l’autofinancement en répondant à des appels à projets. »
D-day
Outre la recherche sur le vieillissement, le laboratoire MOVE vient aussi en soutien des sportifs de haut niveau pour aller encore plus loin dans l’optimisation de leur préparation. C’est le cas avec Claire Bren, la kayakiste licenciée au club des Pagayous de Vivonne, actuellement en quête d’une qualification pour les prochains Jeux olympiques ayant lieu à Tokyo cet été. « Elle vient régulièrement au laboratoire, à la faculté ou au Creps de Poitiers », confirme Laurent Bosquet.
Très actif, le laboratoire MOVE est aussi partie prenante dans deux projets liés aux JO prévus à Paris en 2024. Le premier se nomme “ D-day ” mené avec le collectif de l’équipe de France de natation. « L’idée est d’optimiser les trois dernières semaines de préparation avant l’échéance olympique. L’objectif est d’augmenter la performance tout en diminuant la fatigue. On travaille beaucoup sur la récupération, le sommeil, notamment avec des matelas innovants. » Des tests ont d’ailleurs récemment été menés au bassin nordique de la piscine de la Ganterie de Poitiers.
Hypoxperf
Le second projet s’appelle “ Hypoxperf ” et entre dans le Programme investissement avenir (PIA) instauré par le gouvernement. « Le PIA est notamment destiné à soutenir le sport de très haute performance. Une enveloppe de 20 millions d’euros a été repartie pour financer douze projets. L’un deux est “ Hypoxperf ”. Il est porté par l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance). On veut optimiser l’utilisation du travail en altitude dans la préparation des sportifs. Le labo MOVE intervient sur l’un des aspects de cette étude », précise Laurent Bosquet dont le laboratoire, à la pointe de la recherche, fait germer les graines des prochaines médailles olympiques tricolores.